Les développeurs d'énergie traversent un parcours de 3 à 5 ans, du concept initial à l'exploitation commerciale. Les démarches réglementaires consomment actuellement plus de temps que la construction proprement dite des centrales.
Cette analyse examine la réalité de la mise sur le marché d'actifs énergétiques à grande échelle en Espagne, révélant pourquoi l'essor des renouvelables dans le pays s'accompagne de délais de développement prolongés et ce que cela implique pour les investisseurs, les développeurs et les objectifs énergétiques espagnols à l'horizon 2030.
Points clés
- Les délais de développement total s'étendent sur 3 à 5 ans entre la demande initiale et l'exploitation commerciale, les processus réglementaires représentant 60 à 70 % de la durée totale du projet.
- La construction prend généralement entre 1 et 2 ans, soit parfois seulement 30 % du délai global.
- Les études d'impact environnemental constituent le principal goulot d'étranglement, nécessitant jusqu'à 18 mois pour être menées à bien.
- Les différences régionales sont marquées : l’Estrémadure et l’Andalousie sont les régions les plus favorables à la construction, tandis que la Catalogne n’a atteint que 2,2 % de croissance renouvelable en 2023.
Le calendrier de développement
Les délais de construction s’accélèrent. Iberdrola a construit sa centrale solaire Nunez de Balboa de 500 MW en seulement 13 mois. Cependant, l’ensemble du processus a duré 7 ans (2012-2019), principalement à cause de la longue phase de pré-construction.
Avant de pouvoir prendre la décision finale d’investissement (FID), les projets doivent franchir un labyrinthe réglementaire complexe. RDL 23/2020 a introduit des étapes administratives obligatoires pour conserver l’accès au réseau et les permis de raccordement, modifiant fondamentalement les délais des projets.
Les études d'impact environnemental dominent la phase pré-FID, nécessitant généralement de 12 à 18 mois. Les projets doivent obtenir une Déclaration d’Impact Environnemental favorable avant de passer à l’autorisation administrative, ce qui ajoute encore 6 à 12 mois. Les permis de raccordement au réseau créent une incertitude supplémentaire, avec des délais allant de 6 à 24 mois selon qu’il s’agit du réseau de transport ou de distribution.
