Taux de montée en puissance : ils peuvent sembler mineurs, mais ils peuvent poser problème aux fournisseurs de services de réponse en fréquence dynamique.
National Grid ESO a récemment annoncé qu'elle enquêtait sur les comportements non conformes concernant les taux de montée en puissance – et que les fournisseurs de la gamme Dynamic doivent respecter ces exigences.
Ceux qui ne respectent pas ces taux de montée en puissance peuvent être sanctionnés, voire, dans les cas les plus graves, être exclus.
Mais qu’est-ce que les taux de montée en puissance ? Et comment s’appliquent-ils ?
Qu’est-ce que les taux de montée en puissance ?
- Les batteries peuvent passer de zéro à pleine charge ou décharge presque instantanément. C’est ce qui en fait une source de flexibilité très puissante.
- Si une batterie passe soudainement de zéro à pleine puissance en charge ou en décharge, cela peut causer des problèmes en salle de contrôle, comme une volatilité de la fréquence.
- Ainsi, pour certains services (dont la réponse en fréquence dynamique et la réserve lente), National Grid ESO exige que les batteries participantes augmentent ou diminuent leur puissance plus lentement afin d’aider à stabiliser le réseau.
- Cette limitation d’augmentation ou de diminution est appelée le « taux de montée en puissance ».

Taux de montée en puissance dans les services de réponse en fréquence dynamique
Les taux de montée en puissance s’appliquent aux services Dynamic Containment, Dynamic Moderation et Dynamic Regulation. Mais ils ne concernent que les actions effectuées dans le sens opposé au contrat.
Par exemple, une batterie fournissant le service Dynamic Containment Low devra appliquer une restriction de montée en puissance pour les actions de charge. Cela ne s’applique pas aux actions de décharge (si elle dispose de marge disponible).

- Le taux de montée en puissance est de 5 % de la puissance contractée (MW) par minute (identique pour les trois services).
- Ce taux s’applique à toutes les actions de la batterie dans le sens opposé au contrat de réponse en fréquence. Cela inclut les actions de trading pour les fournisseurs cherchant à cumuler les revenus.
- Ces restrictions s’appliquent pendant toute la durée du contrat et pour les périodes de règlement adjacentes.
- Mais il existe une exception : lorsque les batteries reçoivent des instructions de dispatch par le Balancing Mechanism.
Quelles sont les conséquences en cas de non-respect des règles ?
Si, pendant une période de règlement, les règles sur le taux de montée en puissance ne sont pas respectées, les fournisseurs pourraient ne percevoir aucun revenu contractuel pour cette période. (Les détails complets sont disponibles dans les conditions de service des nouveaux services de réponse.)
National Grid ESO peut également prendre des mesures plus drastiques en cas de non-respect délibéré ou répété. Les fournisseurs pourraient finalement perdre leur capacité à fournir le service (même si cela reste très rare !).
Comment ces taux de montée en puissance affectent-ils réellement le stockage par batterie ?
De nombreuses batteries cherchent à maximiser leurs revenus en cumulant les services dynamiques avec d’autres marchés (ou en réduisant les coûts de charge).
Par exemple, une stratégie courante consiste à contracter en Dynamic Regulation High puis à décharger l’excès d’énergie sur le marché de gros (vous pouvez tout lire à ce sujet ici).
Mais n’oubliez pas : la formule est de 5 % de la puissance contractée (MW) par minute. En réalité, cela signifie que le temps de montée en puissance devient plus long lorsque moins de capacité du système est contractée dans un service.
Les exigences de taux de montée en puissance peuvent donc avoir un impact important pour des tailles de contrat relativement faibles.

Taux de montée en puissance et revenus
Les taux de montée en puissance empêchent effectivement les batteries de cumuler trading et réponse en fréquence tout en atteignant le revenu maximal potentiel.
Par exemple, une batterie peut vouloir cumuler Dynamic Containment High avec une décharge sur le marché de gros à 17h.
Si cette batterie contracte 100 % de sa capacité en Dynamic Containment High, il lui faudra 20 minutes pour atteindre la pleine puissance en décharge. Avec seulement 10 % de sa puissance contractée, il lui faudrait plus de 3 heures pour atteindre la pleine puissance.
Clairement, cette batterie ne pourra pas fournir la même quantité d’énergie sur le marché de gros lors d’un pic de prix à 17h qu’un système non contracté.
La figure 4 montre les différents profils de dispatch qu’une batterie d’1 heure devrait suivre pour deux tailles de contrat à haute fréquence différentes.

Ainsi, à certains moments de la journée, ces services entraînent un coût d’opportunité lié au manque à gagner sur le trading dans le sens opposé. Ce manque à gagner augmente lorsque la taille du contrat est faible par rapport à la taille du système.
Une partie de ce manque à gagner peut être récupérée en tradant sur les périodes de règlement suivantes, mais en général, le prix maximal ne dure qu’une heure par jour.

Cela signifie que les fournisseurs doivent intégrer ce facteur dans leur tarification pour le service. Ils doivent aussi être attentifs à l’effet que des offres modulables pourraient avoir sur d’autres actions envisagées.
Points clés à retenir
- En tant que professionnel du stockage d’énergie par batterie en Grande-Bretagne, il est essentiel de bien comprendre les règles sur les taux de montée en puissance pour les services de réponse en fréquence dynamique afin d’éviter les sanctions.
- Une bonne compréhension des règles et de leur impact sur les autres sources de revenus permettra aussi aux opérateurs de maximiser la valeur du cumul de services.
- Quel sera l’impact sur les revenus des batteries ? Il sera intéressant de voir comment cela évolue. Mais si les fournisseurs commencent à respecter ces exigences, on pourrait assister à des changements importants dans les stratégies de cumul.




