Le 22 janvier 2024, l’Opérateur National du Système Énergétique (NESO) est devenu le nom officiel du futur Opérateur du Système (FSO) prévu. Le FSO (désormais NESO) a été officiellement présenté via la Loi sur l’Énergie 2023, qui a mis en place la législation permettant à National Grid ESO de passer à cette nouvelle forme.
Le NESO sera une entreprise publique qui héritera et élargira les missions auparavant assurées par National Grid ESO, couvrant un large éventail de responsabilités dans le secteur énergétique. Il intégrera également les fonctions de planification du système et du marché actuellement détenues par National Gas Transmission.
Cette transition marque un changement majeur dans la gestion du système énergétique. Mais pourquoi est-elle nécessaire et quel impact pour les opérateurs de batteries ?
En résumé :
- Le NESO sera une société publique supervisée par Ofgem, reprenant l’ensemble des responsabilités actuelles de l’ESO.
- Au fil du temps, les missions du NESO vont s’étendre pour offrir une supervision plus stratégique du système énergétique.
- Il devra équilibrer trois objectifs : atteindre la neutralité carbone, garantir la sécurité d’approvisionnement et assurer l’efficacité économique.
- Pour les opérateurs de batteries, l’élargissement du mandat de l’opérateur système à la neutralité carbone pourrait être bénéfique.
Pourquoi le NESO est-il nécessaire ?
Actuellement, National Grid ESO est responsable de la gestion en temps réel du système électrique en Grande-Bretagne. L’ESO doit maintenir un réseau électrique sûr, fiable et efficace. Concrètement, cela signifie maintenir la fréquence du réseau à 50 Hz au moindre coût pour les consommateurs. Pour y parvenir, il développe des marchés d’équilibrage et de réponse en fréquence et les utilise pour gérer le système en temps réel.
Le réseau électrique s’est décentralisé, les énergies renouvelables intermittentes remplaçant la production thermique centralisée. Cela a rendu le système beaucoup plus complexe et coûteux à gérer.
Le NESO élargira considérablement le rôle de l’opérateur système pour relever ce défi. Le nouvel opérateur pourra planifier stratégiquement les réseaux d’électricité et de gaz, conseiller le gouvernement et identifier les risques et interactions dans l’ensemble du système énergétique.
Le gouvernement a choisi l’opérateur système pour ce rôle en raison de sa position unique au cœur du système énergétique. Il aura l’obligation légale d’exercer ses fonctions en favorisant au mieux : l’atteinte de la neutralité carbone, la sécurité d’approvisionnement et l’efficacité économique.
Qu’est-ce qui va changer ?
Le changement le plus notable concerne la propriété et la structure de l’opérateur système. Actuellement, National Grid ESO est une entreprise du secteur privé, propriété du groupe National Grid, mais opérant de façon indépendante. National Gas Transmission est une autre société privée, responsable du réseau de transport de gaz et de son exploitation.

Le NESO sera, lui, une société publique, supervisée par Ofgem et indépendante du gouvernement pour ses opérations. Dès le premier jour, il intégrera toutes les fonctions existantes de l’ESO, ainsi que la planification stratégique du réseau de gaz et la stratégie de marché issues de National Gas Transmission. L’exploitation en temps réel du système gazier restera assurée par National Gas Transmission.
Elexon – l’organisme chargé du Balancing and Settlement Code (BSC) – appartient actuellement à National Grid ESO, bien qu’il soit gouverné opérationnellement par l’industrie. Sa propriété sera transférée aux 13 plus grands acteurs du BSC – fournisseurs et producteurs d’électricité.
Les responsabilités du NESO devraient croître avec le temps. Il devra fournir des conseils, analyses et informations d’experts à Ofgem et au gouvernement. Au départ, cela s’appuiera sans doute sur les missions actuelles de l’ESO, comme la publication des Scénarios énergétiques futurs.
Quel impact pour les opérateurs de batteries ?
L’ESO gère les marchés de réponse en fréquence et le Balancing Mechanism – deux marchés majeurs pour les batteries, représentant 67 % des revenus totaux en 2023.
L’ESO deviendra le NESO à l’été 2024. À court terme, il est peu probable que les batteries constatent des changements majeurs, hormis quelques différences administratives.
À plus long terme, le rôle accru du NESO pourrait être bénéfique pour les batteries. Nous avons déjà montré, par exemple, que l’exclusion du stockage par batterie du Balancing Mechanism a entraîné une hausse des émissions de carbone de 50 000 tonnes en 2023. Avec un nouveau mandat pour réduire les émissions du secteur énergétique conformément aux engagements de neutralité carbone, le NESO pourrait être davantage incité à traiter la question de l’exclusion des batteries si cela contribue à l’augmentation des émissions. Ofgem consulte actuellement sur la manière dont le NESO sera régulé et comment sa performance sera mesurée.



