Dans le cadre d’un accord d’enlèvement ou de péage, les propriétaires de batteries vendent le droit d’exploiter leurs actifs à une autre partie. Le propriétaire reçoit un revenu fixe ou variable en échange de l’accès à ses batteries flexibles. Ces structures apportent de la prévisibilité sur un marché où les revenus des exploitants peuvent fortement fluctuer d’une année sur l’autre, offrant ainsi une stabilité tant aux développeurs qu’aux investisseurs.
Avec le recul des revenus BESS cette année par rapport à 2024, la valeur des accords d’enlèvement apparaît clairement. Ils permettent non seulement de limiter les risques liés à l’investissement dans le stockage, mais aussi d’attirer des financements de parties qui hésiteraient autrement à soutenir des projets purement marchands.
Quelles structures d’enlèvement existent ?
La structuration d’un accord de péage ou d’enlèvement dépend fortement de l’appétit au risque et des besoins de financement du propriétaire de l’actif. Ces accords couvrent un large spectre, allant des contrats entièrement sécurisés à faible risque jusqu’aux positions purement marchandes à fort potentiel mais très volatiles.
Péage / PPA
L’acheteur paie un tarif fixe en $/MW pour accéder à l’intégralité de la capacité de la batterie. Le propriétaire de l’actif bénéficie de revenus stables, tandis que l’acheteur prend à sa charge tous les gains et pertes liés à l’arbitrage et aux services système.
Un accord de péage physique accorde à l’acheteur un droit direct d’exploitation sur une batterie ou un actif de production spécifique. L’acheteur programme, soumissionne et contrôle l’actif physique, tandis que le propriétaire reçoit un paiement fixe ou structuré, quel que soit l’usage qui en est fait.
Un accord de péage virtuel est financier. Le propriétaire continue d’exploiter l’actif, mais l’acheteur assume le risque et le rendement du marché via un mécanisme contractuel de swap ou de règlement. L’acheteur bénéficie ainsi de l’exposition économique de l’exploitation sans programmer physiquement l’actif.
Plancher + partage des revenus
L’acheteur garantit un paiement minimum par MW (un plancher), avec un partage du surplus selon un pourcentage des revenus du marché. Ce modèle hybride équilibre la prévisibilité des revenus et l’exposition aux pics du marché.
Partage des revenus
Tous les paiements dépendent uniquement des revenus réels du marché, sans plancher ni montant fixe. Cela accroît le risque pour le propriétaire, mais permet de partager les bénéfices en cas de conditions de marché favorables.
Marchand
La batterie participe directement aux marchés de gros sans aucune couverture ni garantie contractuelle. Le propriétaire est ainsi pleinement exposé à la volatilité et à l’incertitude, mais il conserve aussi tout le potentiel de gain.
Comment les accords d’enlèvement ont-ils été mis en œuvre jusqu’à présent ?
Bien que l’information sur les accords d’enlèvement dans l’ERCOT soit limitée, ils représentent une option de plus en plus prisée pour sécuriser les rendements. Cela est particulièrement vrai sur un marché où les revenus BESS peuvent varier fortement d’une année à l’autre.
Il existe actuellement cinq projets en exploitation sous des accords de péage connus, avec cinq actifs supplémentaires attendus d’ici fin 2026.
- Jupiter Power possède Crossett 1, la première batterie sous péage connue dans l’ERCOT, et a conclu un accord d’enlèvement avec Equilibrium Energy. Découvrez l’impact de ce partenariat sur les revenus ici.
- Suite au succès de Padua BESS 1, CPS Energy a signé deux nouveaux accords de péage avec Eolian : Padua BESS 2 et Ferdinand. Les développeurs prévoient de mettre en service ces deux actifs BESS au premier semestre 2026. Cela porte le stockage total sous contrat de CPS Energy à 400 MW.
- Cross Trails Storage est un actif détenu par Energy Vault et optimisé par Gridmatic. Ce projet se distingue comme la première batterie connue dans l’ERCOT exploitée sous contrat de revenu plancher, garantissant des revenus et réduisant l’exposition au marché marchand.
- Habitat Energy optimise un actif de 50MW / 100MWh pour Octopus Energy, qui exploite l’actif sous un accord de péage avec un propriétaire non spécifié. Ce contrat marque l’entrée d’Habitat sur le marché du péage BESS aux États-Unis, même si l’actif exact n’est pas confirmé.
- Equilibrium Energy optimise deux actifs pour le compte d’Ormat Technologies. Le premier, Lower Rio BESS, a commencé ses opérations en septembre 2025, devenant ainsi la batterie sous péage la plus récente à entrer en service.
Optimisation par des tiers
Tous les propriétaires d’actifs ne choisissent pas une structure de péage complète. Une alternative consiste à s’associer à des optimiseurs tiers qui proposent des services d’enchères, de dispatch et de trading, y compris des autobidders pilotés par l’IA. Cette approche permet aux propriétaires de conserver leur exposition au marché tout en réduisant la complexité opérationnelle.
Contrairement à un accord de péage où l’acheteur garantit un paiement au propriétaire, dans ces partenariats avec des tiers, c’est le propriétaire qui paie une commission à l’optimiseur.
L’optimisation par des tiers permet de capter de la valeur sur des marchés très dynamiques, où les écarts intrajournaliers et les prix des services système peuvent évoluer rapidement. Pour les propriétaires qui ne souhaitent pas totalement renoncer au potentiel marchand, cette solution permet d’externaliser la complexité sans sacrifier les revenus potentiels.
Pour obtenir gratuitement une liste de contacts d’optimiseurs BESS aux États-Unis, consultez la liste réalisée par Modo Energy ici.
Ceci est la première partie d’une série en deux volets sur les accords de péage dans l’ERCOT. Lire la partie 2 pour une analyse quantitative sur la manière d’utiliser les prévisions de revenus pour évaluer un accord de péage.
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