05 June 2024

Contrats de péage pour batteries : comment fonctionnent-ils ?

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Contrats de péage pour batteries : comment fonctionnent-ils ?

Le 5 juin, Gresham House et Octopus Energy ont annoncé la signature d’un contrat de péage sur deux ans portant sur 568 MW/920 MWh de capacité de stockage d’énergie par batterie, le tout premier accord de ce type sur le marché britannique. Cet accord garantit un revenu fixe sur les actifs au fonds de stockage d’énergie de Gresham House.

Regardez la vidéo ci-dessous pour comprendre en quoi un contrat de péage diffère des autres accords d’accès au marché dans le secteur des batteries.

Ce contrat marque la première incursion d’Octopus Energy dans l’optimisation du stockage d’énergie par batteries à grande échelle. L’entreprise exploite actuellement une batterie de 3 MW située à l’Emirates Stadium de Londres. Elle gère aussi un large portefeuille d’environ 900 MW d’autres flexibilités (y compris des véhicules électriques) provenant de ses clients fournisseurs.

Gresham House a annoncé qu’elle percevra 43 millions de livres sterling de revenus contractuels par an pendant les deux prochaines années grâce à son portefeuille britannique, incluant les contrats du Capacity Market. Sur la base d’une valeur moyenne de 10 000 £/MW/an pour un contrat Capacity Market, cela place le niveau de péage à 57 000 £/MW/an. Ce chiffre correspond à la moyenne des revenus des batteries en 2023, mais représente une hausse par rapport à ce qui a été observé jusqu’à présent en 2024.

Qu’est-ce qu’un contrat de péage ?

Dans un contrat de péage, le fournisseur d’accès au marché (« offtake ») garantit un paiement fixe en échange du contrôle total de la gestion commerciale de la batterie. Cela transfère l’ensemble du risque de marché à ce partenaire, déchargeant ainsi le propriétaire.

C’est l’inverse complet des contrats dits « merchant » ou à partage de profits, où le propriétaire assume l’intégralité du risque lié aux revenus du marché.

L’optimisateur ne perçoit pas de commission sur le contrat de péage. Il tire plutôt sa valeur de tout gain supplémentaire qu’il peut générer en gérant la batterie. Si les revenus issus du négoce dépassent le niveau du péage, le retour peut alors être bien supérieur à celui d’un partage de profits classique.

En quoi cela diffère-t-il d’un contrat « floor » ?

Dans un contrat « floor », le fournisseur d’accès au marché garantit un niveau minimum de rendement provenant d’un actif, en échange d’une commission plus élevée que la normale. Cela réduit une partie du risque du projet pour le propriétaire, tout en lui permettant de profiter des gains potentiels.

Le niveau « floor » est généralement suffisant pour obtenir un financement par la dette pour un projet. Cependant, cela ne permet pas d’assurer le rendement sur fonds propres attendu par le propriétaire.

Va-t-on désormais voir davantage de contrats de péage ?

Jusqu’à présent, la rareté des accords de péage montre que cette structure contractuelle n’a pas séduit les propriétaires d’actifs, aux niveaux proposés par les optimiseurs. Cela s’explique probablement par le potentiel de hausse des revenus des batteries sur le marché.

La baisse des revenus fin 2023 a changé la donne. Un revenu garanti, même à un niveau inférieur à celui espéré, devient désormais bien plus attractif. Cependant, la courte durée du contrat (deux ans) indique que l’on s’attend encore à une amélioration des revenus à long terme.

L’annonce de cet accord pourrait inciter d’autres propriétaires de batteries à rechercher des garanties similaires. D’autres optimiseurs capables de proposer ce type d’offre pourraient également tenter de mettre en place des contrats de péage concurrents.