Il y a actuellement 1567 MW de stockage d'énergie par batterie installés au Royaume-Uni, et les marchés de la réponse en fréquence – à l'exclusion de la MFR et de l'EFR – peuvent accueillir moins de 1400 MW (et seulement 712 MW en janvier 2022).
La figure 1 (ci-dessous) montre la taille des marchés de la réponse en fréquence comparée à la capacité installée des systèmes de stockage par batterie (BESS) au Royaume-Uni.

Il serait donc raisonnable de supposer que les marchés de la réponse en fréquence sont saturés par défaut. Pourtant, ce n'est pas le cas.
Capacité active estimée
À tout moment, environ 200 MW de la capacité totale de BESS installée au Royaume-Uni ne sont pas en mesure ou disponibles pour fournir des services de réponse en fréquence. Cela est dû à des actifs en phase de test, à des activités derrière le compteur, ou à des mises à niveau après la fin de contrats historiques, entre autres raisons. Pour estimer cela, nous avons suivi l'activité de chaque actif au fil du temps.
Ainsi, bien qu'il y ait 1567 MW de capacité BESS installée, il y a environ 1300 à 1400 MW de capacité actuellement capables de fournir une réponse en fréquence. Nous appellerons cela la capacité active. La figure 2 (ci-dessous) montre le volume total du marché comparé à notre estimation de la capacité active de BESS au Royaume-Uni.

Bien qu'il s'agisse d'une estimation approximative de la capacité active, cela suggère que ces marchés pourraient actuellement être sous-saturés.
Déclassement des actifs
Cependant, pour obtenir une image plus précise de la capacité active, il faut appliquer un facteur de déclassement. Cela prend en compte les règles d'état d'énergie pour fournir des services de façon symétrique.
La livraison symétrique signifie fournir à la fois les services de haute et de basse fréquence simultanément. Pour cela, les actifs doivent respecter les règles du National Grid ESO concernant la gestion de l'état de charge. Ces règles stipulent qu'un actif doit maintenir un certain pourcentage de sa capacité nominale (MW) en charge, afin de respecter ses obligations contractuelles en cas d'événement de fréquence.
Dans le tableau 1 (ci-dessous), vous pouvez voir nos facteurs de déclassement. Ceux-ci sont conformes aux règles de l'ESO concernant la gestion de l'état de charge.

Saturation ?
Nous avons donc retiré 200 MW et appliqué nos facteurs de déclassement. Quelle quantité de capacité active est réellement disponible pour participer aux marchés de la réponse en fréquence ?
Dans la figure 3 (ci-dessous), vous pouvez voir où se situe notre courbe de capacité active estimée et déclassée par rapport au volume du marché. La courbe diminue à mesure que les services à plus haut débit (Dynamic Moderation, et surtout Dynamic Regulation) prennent une part plus importante dans la pile de la réponse en fréquence.
Remarque : nous utilisons ici uniquement les chiffres de capacité installée existante – donc pas de croissance. En réalité, nous nous attendons à ce que la courbe augmente à mesure que de nouvelles capacités seront installées et rendues opérationnelles sur les marchés. (Voir figure 4.)

La taille totale des marchés de la réponse en fréquence dépasse en fait la capacité active de mai à octobre. Actuellement, les marchés de la réponse en fréquence sont sous-saturés. Cette sous-saturation explique en partie les revenus records observés en juin. Cependant, à mesure que l'ESO commence à supprimer progressivement son service FFR, nous nous attendons à ce que ces marchés redeviennent saturés.
Que signifie cela pour l'avenir ?
Le graphique ci-dessus donne une perspective encourageante pour les propriétaires et opérateurs d'actifs de stockage par batterie – du moins à court et moyen terme. Il montre que la réponse en fréquence restera sous-saturée jusqu'en octobre ou novembre, moment où l'on pourrait voir les prix de gros grimper fortement avec l'arrivée de l'hiver. Il est tout à fait possible que les forts revenus du BESS observés ces derniers mois se maintiennent pour le reste de l'année (au minimum).
Mais que se passe-t-il si l'on prend en compte le déploiement attendu du BESS ? Dans la figure 4 (ci-dessous), nous avons adapté nos courbes de capacité pour inclure les installations estimées de stockage par batterie entre maintenant et avril 2023.
Remarque : ces chiffres ne correspondent pas strictement à ceux de notre rapport Future of BESS Buildout. Nous les avons adaptés sur la base des comportements passés (proportion des projets effectivement installés dans les délais prévus). Ils tiennent également compte des obstacles actuels au déploiement – comme les problèmes de chaîne d'approvisionnement et le manque de raccordements disponibles au réseau, entre autres.

Si le déploiement du BESS suit cette courbe, ces marchés deviendront plus rapidement saturés. Cependant, de nombreux facteurs inconnus peuvent intervenir. Même en tenant compte d'une saturation des marchés de la réponse en fréquence, nous prévoyons des opportunités de revenus attractives pour les propriétaires et opérateurs de batteries ailleurs.
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